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Greffe en place dans une cavité veineuse stent

Prototype d'origami par Kaori Kuribayashi
stent

Déplié d'origami de Kaori Kuribayashi

Une sculpture dans le corps. Un collectionneur d'art à l'intérieur duquel est placé un origami minuscule : dans la carotide selon son désir parce que le cou est une zone à la fois publique et intime, comme l'est une oeuvre d'art. C'est également une zone d'attention sur laquelle on se parfume m'a-t-il dit récemment. L'emplacement a été choisi avec autant de soin que les oeuvres monumentales qu'il affectionne plus générallement. Les portes de ses collections ne se sont pas ouvertes pour autant plus facilement. Accueillir cette oeuvre aux contours peu communs n'est pas une mince affaire. C'est l'oeuvre elle-même qui s'est s'immiscée en se faufilant dans le réseau sanguin pour atteindre l'endroit propice avant de se déployer et se stabiliser. Les contrées reculées nécessitent toujours de plier bagage. Il ne peut y avoir d'exposition de l'oeuvre bien sûr alors de temps en temps, notre collectionneur se soumet à quelques clichés d'imagerie médicale pour certaines manifestations de renom. Les autres collectionneurs sont dans le même cas que lui. Ils se rencontrent de plus en plus souvent. Au début, il s'agissait de se tenir informer des problèmes médicaux éventuels. Mais il y en a peu ou pas bien que le doute et la crainte participe à les unir dans cette espérience. Le contrat d'acquisition de l'oeuvre stipule entre autres les risques médicaux encourus ainsi que la personne susceptible de porter à son tour l'origami à la mort du premier acquéreur. En 2004, Kaori Kuribayashi a publié une thèse à l'université d'Oxford intitulée "Une nouvelle greffe ressort pliable" (A Novel Foldable Stent Graft). Elle porte sur l'étude et le design d'une nouvelle forme de greffe couramment appelée en chirurgie un Ressort ou Stent. Il s'agit ordinairement d'un tube introduit dans une cavité comprimée (veine ou autres) puis déployée pour la décongestionner. Les greffes existantes sont constituées d'une maille en métal et recouverte d'une membrane. Hors de telles greffes présentent plusieurs inconvénients. Le matériau employé est très cher et elles veillissent mal. Dès lors, la membrane a tendance à se fendre et la greffe à se déplacer dans la cavité. Si bien qu'une telle greffe nécessite des interventions chirurgicales successives. Les recherches de Kaori Kuribayashi sur le sujet émanent de sa collaboration avec le Dr. Zhong You qui l'a initié aux structures dépliables au sein de l'université d'Oxford. Tout d'abord, elle a étudié la torsion d'une surface tubulaire pour en retenir certains plis caractéristiques. Ses recherches l'ont amené à s'intéresser plus particulièrement à la base de la "bombe à eau" en origami (Waterbomb), réputée pour son économie de l'espace et son taux de compression. A la différence des greffes existantes, les prototypes de Kaori Kuribayashi se composent d'un seul matériau pliable. Ils peuvent de déployer à la fois en largeur et en longueur. En découlent plusieurs formes et matériaux pour des usages particuliers. Pour en savoir plus, l'ensemble de sa thèse est accessible à cette adresse.

30 décembre 2006